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AC/DC, la discographie des albums studios
High Voltage est bricolé en deux jours, sans plan ni recul. AC/DC joue fort, sec, avec l’urgence d’un groupe encore flou mais déjà décidé. Bon Scott s’installe, remplaçant Evans sur Can I Sit Next to You Girl. She’s Got Balls dit tout : ça crie, ça gratte, ça insiste. Pas encore précis, mais déjà dangereux.
Publié uniquement en Australie, T.N.T. fixe la grammaire du groupe. Malcolm taille le riff, Angus le déchire, Bon Scott scande sans filtre. It’s a Long Way to the Top ose les cornemuses. Rock frontal, humour noir et refrains coupants : AC/DC écrit ici son vrai premier chapitre.
Première sortie mondiale d’AC/DC, cette version internationale de High Voltage réunit huit titres des deux albums australiens. Ordre modifié, mix plus compact. The Jack, It’s a Long Way to the Top ou T.N.T. suffisent à imposer leur esthétique. Une vitrine efficace, sans logique d’album.
Avec Dirty Deeds Done Dirt Cheap, AC/DC pousse plus loin la crudité. Bon Scott raille, Angus Young mord. Chaque titre vise le mauvais goût assumé, l’humour noir et la tension sexuelle. Le groupe semble jouer dans un bar surchauffé. Rien n’est poli, tout est direct. C’est voulu.
Let There Be Rock démarre sans prévenir, comme une décharge. Malcolm Young devient l’ossature sonore, Bon Scott éructe avec ferveur. L’enregistrement déborde, la bande est à la limite de la rupture. AC/DC capte ici une sauvagerie sans filtre. Le disque fait office de manifeste.
Sur Highway to Hell, Mutt Lange impose rigueur et netteté. Chaque morceau paraît taillé pour la scène, sans perdre en tension. Bon Scott chante avec un mélange d’arrogance et de lassitude. Il n’enregistrera plus rien. AC/DC avance en ligne droite, sans voir le bord du ravin.
AC/DC revient avec Brian Johnson et enregistre Back in Black à Nassau. Hells Bells ouvre comme un glas, Shoot to Thrill tranche sec. Le deuil se transforme en mécanique implacable. Plus de 50 millions d’exemplaires vendus : un monument de hard rock construit sur une tombe ouverte.
Avec For Those About to Rock We Salute You, AC/DC vise les stades. Le morceau-titre devient un hymne martial, ponctué de canons. Mutt Lange polit encore, mais la tension se dilue par moments. Moins abrasif que Back in Black, l’album bascule dans une forme plus cérémonielle.
Produit par eux-mêmes, Flick of the Switch revient à un son plus sec. La section rythmique cogne, Brian Johnson crie plus qu’il ne chante. AC/DC tente de retrouver une rugosité sans fard, mais le songwriting s’émousse. Album brut et inégal, souvent négligé, malgré quelques éclairs.
Fly on the Wall s’enlise dans un son étouffé et des compositions raides. Les riffs manquent d’élan, les refrains tournent à vide. L’album est produit par les frères Young, sans recul. AC/DC maintient sa ligne mais sans tension. Un disque au ralenti, coincé entre deux époques.
George Young revient à la production, mais Blow Up Your Video peine à décoller. Heatseeker accroche, mais le reste peine à suivre. La batterie de Simon Wright cogne droit, les riffs tournent à vide. AC/DC relance la machine sans renouveler la formule. Une tentative restée sans écho durable.
Enregistré à Vancouver avec le producteur Bruce Fairbairn, The Razors Edge relance AC/DC après une décennie en dents de scie. Thunderstruck, construit sur un riff martelé au delay, devient un hymne immédiat. L’album marque aussi le retour du batteur Chris Slade. Il s’écoulera à plus de cinq millions d’exemplaires.
Rick Rubin est à la production, Phil Rudd revient à la batterie. Ballbreaker mise sur la tension rythmique plus que sur l’impact mélodique. AC/DC privilégie la pesanteur à la flamboyance. Hard as a Rock s’en sort, le reste reste compact mais sans relief. Un disque dense, mais replié sur lui-même.
George Young repasse à la console pour Stiff Upper Lip. AC/DC ralentit encore, explore un blues massif et répétitif. Le riff est plus étiré, le groove traîne. Safe in New York City résume le projet : moins frontal, plus poisseux. L’album reste fidèle, sans prendre d’ascendant.
Produit par Brendan O'Brien, Black Ice est leur retour studio après huit ans. Long de 15 titres, l’album varie les tempos mais pas la formule. Rock 'n Roll Train ouvre fort, le reste alterne efficacité et redondance. AC/DC maintient le cap, sans écart, ni emballement.
Rock or Bust paraît sans Malcolm Young, absent pour raisons médicales. Stevie Young reprend la guitare rythmique sans changer la recette. Trois minutes par morceau, riffs directs, slogans rodés. Play Ball ou Baptism by Fire visent l’efficacité sans détour. Un album resserré, fidèle au cahier des charges maison.
Power Up sonne comme un sursaut vital. Brian Johnson revient, Cliff Williams aussi. Angus Young signe les riffs en hommage à son frère Malcolm. Shot in the Dark concentre le programme : tension, limpidité, rugosité. Rien ne bouge, et c’est le message. AC/DC continue en ligne droite, moteur allumé.
Gorillaz, la discographie des albums studios
Damon Albarn lance Gorillaz en 2001, projet virtuel mêlant hip-hop, dub et électro. Dan the Automator produit cet univers dystopique où Clint Eastwood déroule son groove nonchalant, premier single à révéler le concept. Le groupe cartoon brouille les frontières entre genres avec inventivité. Concept fondateur qui fera école.
Danger Mouse remplace Dan the Automator pour Demon Days, tournant sombre du projet virtuel. Feel Good Inc devient le plus gros succès de Gorillaz, alternant mélancolie et explosion rap sur fond de critique sociale. Albarn jongle entre obsessions personnelles et refrains radio. Sixième place du Billboard, consécration commerciale.
Albarn transforme Gorillaz en manifeste environnemental avec Plastic Beach. Snoop Dogg et Lou Reed embarquent dans cette île synthétique aux arrangements progressifs. Production qui se dévoile lentement, concept écologique structurant. Troisième volet d'une trilogie conceptuelle achevée avec ambition.
Gorillaz compose The Fall sur iPad pendant une tournée américaine. Seize morceaux minimalistes, enregistrés en transit, entre sons électroniques bruts et ambiances nocturnes. Damon Albarn y livre un journal sonore instinctif, loin des architectures habituelles. Le disque reste à part dans leur discographie.
Gorillaz réagit à l’ère Trump avec Humanz, projet surchargé où vingt-six invités se succèdent. Vince Staples, Grace Jones ou Benjamin Clementine participent à cette rave apocalyptique. Le fil narratif vacille, mais l’effervescence politique affleure. Un collage foisonnant, où la cohérence cède à l’impulsion.
Après la déflagration d’Humanz, Gorillaz retrouve une forme plus directe. Albarn reprend seul le contrôle, pose sa voix sur des nappes rétro, limite les collaborations. Écrit et enregistré en urgence, The Now Now privilégie la fluidité mélodique. Moins conceptuel, plus incarné.
Song Machine révèle un laboratoire créatif où Robert Smith et Elton John enrichissent une collection éclectique. Chaque titre sort individuellement avec un clip, nouvelle stratégie de diffusion. Le projet compose un album-puzzle où chaque pièce participe à une constellation sonore ambitieuse et fragmentée, loin de la cohérence traditionnelle.
Cracker Island marque une forme d’équilibre. Greg Kurstin resserre les lignes, sans lisser les aspérités. Tame Impala colore le disque d’une patine psyché, Thundercat injecte sa fluidité basse-batterie. Gorillaz explore une pop maîtrisée, sans perdre la fantaisie initiale. Deux décennies et toujours mouvants.
Muse, la discographie des albums studios
Muse enregistre Showbiz dans l’urgence, entre démos réorchestrées et promesse sous contrainte. La voix perçante de Bellamy s'impose dès Sunburn, entre spleen lycéen et fureur romantique. Les moyens limités accentuent l’impression de tension contenue. Un premier pas encore désordonné mais déterminant.
Bellamy exige un accord Steinway désaccordé pour Space Dementia. Sur Origin of Symmetry, Muse surjoue tout : riffs d’orgue, hurlements, fioritures. Ce trop-plein devient leur marque. Produit par John Leckie, l’album assoit leur puissance scénique. Le groupe forge ici son culte dans le grandiloquent.
Muse engage Rich Costey pour donner à Absolution un grain plus frontal. Time Is Running Out signe leur percée US, Hysteria offre une basse addictive. L’album croise apocalypse mystique et urgence corporelle. Chaque morceau vise l’impact. La mue en groupe de stade est entérinée.
Muse enregistre à Miraval, s’inspire de Morricone, Prince et Depeche Mode. Knights of Cydonia boucle le disque comme un western galactique. Le trio module sa folie entre électro glam et cavalcades prog. Black Holes and Revelations devient disque de platine aux États-Unis.
The Resistance entame une dérive orchestrale. Muse autoproduit, cite Queen, glisse Exogenesis en triptyque final. Uprising est conçu pour galvaniser les foules. L'album marque une inflexion symphonique, moins rugueuse, plus démonstrative. Le disque séduit autant qu’il clive.
Muse déploie une esthétique clinquante sur The 2nd Law. Madness s’inspire du dubstep de Skrillex, Survival devient hymne olympique. Le groupe explore la décadence énergétique en piste finale. Un patchwork où la surenchère remplace la cohésion. Premier top 10 US.
Mutt Lange dirige les sessions de Drones à Vancouver. Muse y revient à un rock plus carré, sans claviers ni violons. Dead Inside ouvre, Reapers claque sec. L’album suit un soldat fictif dans sa déshumanisation. Un récit conceptuel martial, tendu, mais sans surprise formelle.
Simulation Theory compile clins d’œil au synthé 80s et visuels rétro. Pressure et The Dark Side conjuguent anxiété numérique et nostalgie pop. Muse intègre la saturation électronique dans sa matrice rock. L’album paraît secondaire, mais dessine une parenthèse revendiquée.
Muse aligne ses obsessions sur Will of the People : dystopie, insurrection, amplification. Won’t Stand Down puise dans le metalcore, Compliance dans la pop néon. L’album balance entre caricature et maîtrise. Premier disque autoproduit, numéro un dans douze pays.
Radiohead, la discographie des albums studios
Radiohead lance Pablo Honey dans l’ombre du grunge. Creep révèle un mal-être nu qui échappe au groupe, propulsé malgré lui. L’album oscille entre colère nerveuse et mélancolie timide. Le quintette d’Oxford cherche encore sa voix, mais l’écriture de Yorke pointe déjà une fragilité peu commune.
Radiohead se défait des comparaisons avec Nirvana en enregistrant The Bends avec John Leckie. Fake Plastic Trees, enregistré après des larmes, devient leur manifeste. Guitares aérées, chant tendu, production ample : le groupe gagne en clarté sans lisser son désarroi. Première mue artistique pleinement assumée.
Enregistré à St Catherine’s Court, OK Computer capte l’anxiété moderne dans un écrin baroque. Radiohead sort du cadre britpop et sculpte un disque non linéaire, où Paranoid Android devient opéra fracturé. L’album atteint la première place UK et impose une vision du rock comme question plutôt que réponse.
Kid A efface tout. Thom Yorke refuse la guitare, la voix se dissout dans des nappes électroniques. Everything In Its Right Place ouvre un album sans singles ni repères, où Aphex Twin rencontre Miles Davis. Une fracture nécessaire qui redéfinit le statut de groupe rock au XXIe siècle.
Amnesiac explore les limbes laissées par Kid A. Pyramid Song réinvente le temps, les arrangements brouillent jazz, électronique et antique folk. Enregistré aux mêmes sessions, l’album expose l’envers : plus cabossé, moins abstrait. Radiohead y poursuit son désapprentissage des formats classiques, sans revenir en arrière.
Conçu entre Oxford et L.A. au moment de l’invasion de l’Irak, Hail to the Thief juxtapose urgence politique et saturation sonore. There There incarne ce retour aux guitares sans renier les textures. Dix ans après Creep, Radiohead assume la coexistence entre rage électrique et paranoïa électronique.
In Rainbows redonne corps et chaleur à Radiohead. Guitares organiques, rythmiques liquides, voix apaisée : l’album respire mieux. Nude réapparaît, dix ans après sa première esquisse. Le groupe choisit l’autonomie en le diffusant à prix libre. Réinvention esthétique et économique, sans effet d’annonce.
Construit à partir de boucles, The King of Limbs réduit la matière pour mieux la répéter. Peu de guitares, peu de mélodies, mais un travail d’horlogerie sur le rythme et les textures. Lotus Flower devient visuel avec le clip de Yorke dansant. Un album court, plus impressionniste qu’engageant.
Produit avec Nigel Godrich et arrangé par Jonny Greenwood, A Moon Shaped Pool mêle cordes, silences et vertiges. True Love Waits clôt l’album, vingt ans après sa première apparition scénique. Radiohead assume ici un lyrisme sans sarcasme. C’est le disque d’un deuil, intime et suspendu.
Red Hot Chili Peppers, la discographie des albums studios
Cri de guerre d'un groupe encore brut de décoffrage. Les Red Hot Chili Peppers posent les bases de leur funk-punk sur cet album éponyme, malgré une production d'Andy Gill qui bride leur puissance explosive. Kiedis rappe plus qu'il ne chante, tandis que Flea fait déjà des merveilles à la basse. 300 000 exemplaires vendus.
George Clinton produit Freaky Styley, plongeant les RHCP dans un funk psychédélique radical. Basse de Flea et riffs de Slovak dialoguent avec une liberté totale sous la houlette du maître P-Funk. Son le plus expérimental de leur carrière. Brut, inégal, mais vivant sous cette direction légendaire.
The Uplift Mofo Party Plan capture l'alchimie unique du line-up original avec Slovak. Fusion punk-funk trouve son apogée, production préserve l'intensité des Red Hot Chili Peppers. Formation légendaire immortalisée sur disque. Slovak succombe à une overdose six mois après la sortie.
L'arrivée de Frusciante et Smith transforme les Red Hot Chili Peppers sans les dénaturer. Mother's Milk marque un tournant où la technique s'allie à la rage pure. Leur reprise de Higher Ground devient leur premier tube, tandis que des éclaircies mélodiques pointent. Album de transition qui atteint la 52e place du Billboard après la perte de Slovak.
Direction précise de Rick Rubin, Blood Sugar Sex Magik épure le funk-rock des RHCP. Give It Away explose d'immédiateté rythmique, Under The Bridge dévoile la sensibilité mélodique inattendue de Kiedis. Synthèse parfaite entre force brute et finesse. Top 3 américain, consécration définitive.
Dave Navarro apporte une touche psychédélique et métallique à One Hot Minute, album sombre où les Red Hot Chili Peppers explorent leurs angoisses. L'atmosphère générale évoque un bad trip plus qu'une fête funkadélique, contraste saisissant avec leurs précédents opus. Seul album studio sans Frusciante entre 1988 et 2009, période de tensions internes.
Californication marque le retour salvateur de Frusciante chez les Red Hot Chili Peppers après quatre ans d'absence. Sa guitare caresse plus qu'elle n'agresse, Kiedis trouve une profondeur vocale inédite. Scar Tissue devient leur premier numéro un américain. Carrière mondiale relancée par cet album mature.
Frusciante impose sa vision mélodique et les RHCP se réinventent sur By the Way. L'album surprend par sa richesse harmonique et ses arrangements sophistiqués, exploration musicale qui prend le pas sur les formules éprouvées. Premier album à débuter directement numéro un américain. Le groupe élargit considérablement sa palette sonore.
Culmination de l'ère Frusciante, Stadium Arcadium étale sur deux disques toutes les facettes des Red Hot Chili Peppers. La guitare y règne en maître, multipliant solos et textures atmosphériques dans une abondance créative rare. Double album de 28 titres, leur plus ambitieux. Place atteinte dans 27 pays.
Klinghoffer remplace Frusciante sur I'm with You, héritage impossible à assumer. Recherche d'un nouvel assemblage, les Red Hot Chili Peppers s'appuient davantage sur le groove de Flea. Alchimie Frusciante manque parfois mais cohérence préservée. Douze ans d'absence discographique se terminent avec ce nouveau guitariste.
Danger Mouse remplace Rick Rubin et bouscule les habitudes des RHCP sur The Getaway. L'album embrasse des textures plus atmosphériques, des arrangements plus sophistiqués que leurs précédents opus. Première collaboration avec un producteur extérieur depuis quinze ans. Le groupe explore de nouvelles voies sans renier son identité funk-rock.
Le retour de Frusciante insuffle une nouvelle vie aux Red Hot Chili Peppers sur Unlimited Love. L'album respire la joie de quatre musiciens qui se retrouvent sans chercher à recréer le passé. La production chaude de Rubin met en valeur cette alchimie retrouvée. Album de retrouvailles après seize ans de séparation.
Issu des mêmes sessions qu'Unlimited Love, Return of the Dream Canteen souffre inévitablement de la comparaison. Les RHCP y prolongent leurs retrouvailles, avec des moments d'inspiration pure mais une cohérence moindre. Second album de l'année après douze ans d'absence, luxe rare dans leur discographie. Le groupe assume cette abondance créative retrouvée.
The Strokes, la discographie des albums studios
Les guitares entrelacées de Valensi et Hammond définissent Is This It des Strokes avec une précision captivante. Casablancas murmure avec un détachement devenu signature, tandis que la production volontairement brute capture l'essence électrique de New York. Last Nite résume cette alchimie avec son riff inoubliable qui a réinventé le rock des années 2000.
Compositions plus tendues sur Room on Fire, sans révolutionner la formule d'Is This It. Injection new wave dans le garage rock, évolution subtile mais perceptible chez The Strokes. Moins spontané, plus précis. Deuxième album qui prouve le potentiel des New-Yorkais après leur début retentissant.
Guitares mordantes et voix de Casablancas libérée transforment First Impressions of Earth en manifeste plus dur. Abandon de la nonchalance calculée pour une sincérité brute qui déroute chez The Strokes. Critiques divisées par ce changement radical. Pourtant, premier album à intégrer le top 5 américain.
Retour après cinq ans de silence, Angles révèle un son plus éclaté chez The Strokes. Influences new wave et synthpop colorent l'ensemble, tensions créatives transparaissent entre les membres. Chaque musicien tire dans une direction différente, album de retrouvailles laborieuses mais sincères.
Synthés prennent plus de place que jamais sur Comedown Machine, virage eighties assumé. Ambiance feutrée tranche avec les précédents opus des Strokes, groupe moins préoccupé par les attentes extérieures. Exploration de pistes sonores inédites avec une liberté nouvelle. Pause de sept ans suit cette expérimentation.
Rick Rubin sculpte pour The Strokes un son à la fois fidèle et renouvelé sur The New Abnormal. Casablancas y dévoile une vulnérabilité inédite, comme si le temps avait fissuré son armure d'ironie caractéristique. Le groupe retrouve une unité perdue depuis leurs débuts. Grammy atteint après vingt ans d'existence.
Talking Heads, la discographie des albums studios
Talking Heads bouleverse la scène punk avec son premier album, mariant pop anguleuse et minimalisme intelligent. David Byrne y articule ses névroses avec une précision chirurgicale sur Talking Heads: 77. Psycho Killer définit leur approche : des paroles dérangeantes sur des grooves implacables, premier single à révéler leur identité. L'album atteint la 60e place du Billboard.
Brian Eno produit ce deuxième album, fusion post-punk et funk nerveux. Take Me to the River glacialise Al Green, premier single à percer le top 30 américain pour Talking Heads. Quatuor new-yorkais musclé, tension névrotique préservée. Touche expérimentale décisive du producteur britannique.
Troisième collaboration avec Brian Eno, Fear of Music explore l'anxiété urbaine de Talking Heads. I Zimbra introduit les influences africaines futures, texte dadaïste d'Hugo Ball. Byrne confronte ses peurs sur des rythmes obsédants. Pont entre minimalisme initial et polyrythmies de Remain in Light.
Rock et polyrythmies africaines créent un univers sonore sans précédent sur Remain in Light. Direction d'Eno, Talking Heads dépasse le stade du simple quartet pour explorer des motifs répétitifs hypnotiques. Musiciens additionnels nécessaires en tournée. Dernière collaboration Eno, tensions provoquent la rupture.
Speaking in Tongues voit l'avant-garde se transformer en tubes dansants, première réalisation sans Brian Eno. Approche expérimentale de Talking Heads canalisée dans des structures plus directes. Burning Down the House devient leur premier top 10 américain. Réussite mainstream après six ans d'expérimentations underground.
Talking Heads abandonne les expérimentations pour Little Creatures, pop lumineuse et accessible. Fini le délire rythmique africain, place à un americana filtré par leur sensibilité particulière. Complexité habituelle délaissée pour des mélodies plus directes. Enregistrement aux Bahamas reflète cette approche détendue.
Talking Heads enregistre Naked à Paris avec des musiciens africains et latinos, fusion world-funk finale. Rythmes du monde et conscience politique se marient, mais une lassitude transparaît dans les rapports internes. Séparation suit immédiatement, Byrne annonce sa volonté de poursuivre en solo.